Personnes en difficultés sociales et financières
Chèques mobilité
Les premières mesures d’aide à la mobilité des publics fragiles datent de 1998, avec la création des chèques mobilité, qui permet aux partenaires du STP d’intervenir en faveur de la mobilité des demandeurs d’emploi en distribuant des bons de transport d’une valeur de 4 ou 8 € que les bénéficiaires peuvent échanger contre des titres de transport plein-tarif franciliens. Le financement de ces chèques mobilité est assuré à hauteur de 30% par le STP, et à 70% par ses partenaires financeurs (essentiellement l’Etat, la Région, les Départements et les Assedic).
A mesure que s’est développée la Tarification Solidarité Transport , le périmètre des bénéficiaires des chèques mobilité s’est restreint (transfert des bénéficiaires de la CMU-C et allocataires de l’ASS, du RMI et de l’API vers le dispositif de la Tarification Solidarité Transport), si bien que les chèques mobilité sont aujourd’hui essentiellement distribués par les Missions Locales et les PAIO (Permanences d’Accueil, d’Information et d’Orientation) aux seuls jeunes franciliens de 16 à 25 ans en parcours d’insertion pour les aider dans leurs déplacements ponctuels (financement Île-de-France Mobilités-Région). Le Département du Val-de-Marne en distribue également aux jeunes de moins de 25 ans non aidés par la Région, aux titulaires de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) à taux plancher, et aux personnes très démunies sous forme d’une aide ponctuelle après évaluation du service de l’action sociale.
Tarification Solidarité Transport
La loi SRU du 13 décembre 2000 impose aux autorités organisatrices de transport urbain la mise en place de réductions d’au moins 50% sur les titres de transport pour les personnes ayant des ressources inférieures au plafond ouvrant droit à la CMU-C (couverture médicale universelle – complémentaire).
En application de cette loi, Île-de-France Mobilités a créé en 2001 la carte Solidarité Transport accessible aux bénéficiaires de la CMU-C ou de l’aide médicale d’Etat (AME). Cette carte permettait de justifier l’achat de tickets et billets à tarif réduit. À partir de 2004, elle a également ouvert le droit à une réduction de 50% sur les abonnements zonaux hebdomadaires et mensuels. Les pertes de recettes en découlant ont été prises en charge par Île-de-France Mobilités.
En 2006, la Région a souhaité intervenir de manière plus volontariste auprès des personnes en situation de précarité, d’une part en intégrant de nouveaux publics au bénéfice de la Solidarité Transport (allocataires de l’ASS, du RMI et de l’API), et d’autre part en augmentant le niveau de réduction : passage de 50% à 75% de réduction sur les abonnements, et mise en place des Forfaits Gratuité Transport (Navigo Gratuité) pour les allocataires du RMI (devenu RSA depuis) en 2007. Une convention de financement a alors été passée entre Île-de-France Mobilités et la Région, qui prévoit le versement par la Région à Île-de-France Mobilités d’une subvention forfaitaire annuelle couvrant en partie les pertes de recettes supplémentaires générées par l’extension du périmètre de la Tarification Solidarité Transport au-delà de l’injonction légale des 50% de réduction.
En 2016, le nouveau Conseil du Syndicat des Transports d’Île-de-France modifie les conditions d’attribution de la Tarification Solidarité Transport en excluant les bénéficiaires de l’AME.
Gratuité pour les jeunes en insertion
En 2010, la Région Ile-de-France, en charge de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes en difficultés d’accès à l’emploi, a souhaité renforcer son action en faveur de leur mobilité, qui reste souvent un frein à leur insertion, en répondant à leurs besoins réguliers de déplacements. En 2011 a alors été créée la gratuité pour les stagiaires de la formation professionnelle continue franciliens de 16 à 25 ans, engagés dans les dispositifs suivants du service public régional de formation et d’insertion professionnelle : Avenir Jeunes, Programme régional « Qualifiant », ou Ecole de la deuxième chance.
Cette gratuité, qui prend la forme d’un Forfait Navigo Gratuité que les stagiaires peuvent recharger chaque mois pendant toute la durée de leur stage, est financée par la Région Ile-de-France, via une convention de financement avec Île-de-France Mobilités : chaque mensualité de gratuité attribuée à un jeune en insertion fait ainsi l’objet d’une subvention de la Région à Île-de-France Mobilités.
Personnes âgées et/ou en situation de handicap
Forfait Améthyste
Mis en place en 2013, les forfaits Améthyste remplacent les titres magnétiques antérieurs qu’étaient les cartes Améthyste, Rubis et Emeraude. Ils sont destinés aux personnes âgées et/ou handicapées sous conditions de ressources, ainsi qu’aux anciens combattants.
Ce dispositif est particulier, en ce qu’il est intégralement financé par les Conseils départementaux. Ces derniers achètent auprès de Comutitres (le GIE des transporteurs regroupant la RATP, SNCF et Optile) les forfaits Améthyste, au tarif fixé par Île-de-France Mobilités. Ils les distribuent ensuite aux bénéficiaires de leur choix dans le respect des critères-cadres définis par Île-de-France Mobilités. Les conditions d’attribution peuvent ainsi varier d’un département à l’autre : critères d’éligibilité (âge, niveau de ressources, durée de résidence dans le département), zonage du forfait distribué, mise en place ou non d’une participation financière du bénéficiaire pour l’obtention du titre. Ces différences expliquent en partie la variabilité du taux de pénétration du dispositif selon les départements.
Avantages tarifaires ONAC et Cécité
Les titulaires d’une carte ONAC (délivrée par l’Office National des anciens combattants et des victimes de guerre) et les porteurs franciliens d’une carte d’invalidité avec mention Cécité bénéficient selon les cas de réductions sur les tickets et billets ou de la gratuité pour eux-mêmes et/ou leur accompagnateur.
Mis en place séparément par la SNCF et la RATP dans les années d’après-guerre (premier tarif réduit sur le ticket de métro pour les mutilés de guerre en 1930), ces différents avantages tarifaires ont progressivement été harmonisés entre ces deux opérateurs publics au début des années 1980 (pour les bénéficiaires résidant en Ile-de-France), avant d’être plus récemment étendus aux réseaux de bus exploités par les opérateurs privés (décembre 2012 pour les aveugles civils, décembre 2014 pour les invalides de guerre).
Les pertes de recettes générées par l’harmonisation et l’extension de ces avantages tarifaires sont prises en charge par Île-de-France Mobilités.
Service spécifique PAM
PAM est un service de transport à la demande spécialisé pour les personnes handicapées, réservé en priorité aux personnes justifiant d’un taux d’invalidité supérieur à 80%. Il est géré à l’échelle des Départements par délégation de compétence d’Île-de-France Mobilités, mais le tarif des courses reste fixé par Île-de-France Mobilités.
Le différentiel entre le coût des courses, tel que défini dans les contrats passés entre les Départements et leur exploitant, et le tarif acquitté par l’usager (qui couvre en moyenne 14% du coût de la course), est pris en charge de manière tripartite entre le Département, la Région et Île-de-France Mobilités, dans la limite d’un plafond préalablement défini. Le Département a la possibilité d’intervenir de manière plus volontariste, en prenant à sa charge une partie du tarif à la charge de l’usager.
Transport adapté
Île-de-France Mobilités prend en charge les frais de transports scolaires des élèves, apprentis et étudiants handicapés domiciliés en Ile-de-France qui ne peuvent utiliser les transports en communs, soit en raison de l’inadaptation de ceux-ci, soit en raison de la gravité de leur handicap.
Cette prise en charge, qui est conditionnée à l’avis favorable de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) dont relève le domicile de l’élève, apprenti ou étudiant, concerne un aller retour quotidien pendant la période scolaire (sauf cas particulier).
Elle peut prendre deux formes différentes :
- mise en place du service de transport par Île-de-France Mobilités (taxis, ambulance, VSL, société de transport), en fonction du domicile, de l’établissement scolaire et des besoins spécifiques des élèves
- remboursement des transports effectués par le véhicule personnel, sur la base d’un tarif kilométrique décidé par Île-de-France Mobilités, et sur présentation d’une attestation de présence de l’établissement scolaire
L’Etat contribue en grande partie au financement du transport adapté via la dotation Transports scolaires qu’il verse annuellement à Île-de-France Mobilités depuis la décentralisation.