Dans les coulisses de vos transports : comment sont construits les métros ?

MF19 : le premier véhicule du métro nouvelle génération dans l'usine Alstom de Crespin

Avant de construire un métro, il faut l’imaginer

Avant de construire un métro, il faut le concevoir pièce par pièce et en prévoir tous les moindres détails de sa fabrication. Une étape, qui peut prendre jusqu’à deux ans. 

Étape 1 : la conception

Le cahier des charges

Tout d’abord, lors de l'appel d'offre, l’entreprise qui passe commande définit et écrit son cahier des charges.

Dimensions, architecture, aménagements intérieurs, mode de pilotage (avec ou sans cabine de conduite), sécurité, accessibilité, technologies à bord… Le cahier des charges, c’est le document qui précise toutes les exigences que devra respecter le futur train (exigences techniques comme fonctionnelles, qui prennent toutes en compte les normes en vigueur).

Le constructeur du futur métro fait alors la proposition d'un modèle qui répondra à toutes les exigences et contraintes.

La phase de développement

Le marché est signé ! Le projet peut maintenant être étudié, imaginé et dessiné dans les moindres détails.

C'est à cette étape que l'on décide de la forme du métro, des pièces requises, des matériaux qui seront utilisés, mais également des assises, de la forme des barres, ou encore de la manière dont les portes s'ouvriront. Autant de détails qui comptent pour l'expérience des voyageurs, leur sécurité et la longévité du véhicule.

À savoir

Tout au long du processus de production, le commanditaire vérifie le bon respect du cahier des charges et s'assure de la bonne intégration du métro dans l'environnement complexe du réseau de métro francilien.

L’industrialisation

Pour construire un métro à grande échelle, il faut industrialiser sa construction. Qu'est-ce-que ça signifie ?

Que les équipes d'ingénieurs réfléchissent à toutes les étapes de fabrication du métro et de ses équipements (climatisation, siège, habillage, etc...). Ils vérifient aussi la bonne correspondance du train avec les équipements qui interagiront avec lui.
Comment construire les pièces et où les acheter ? Par quelle étape commencer ? Quels outils seront nécessaires ? Combien de temps et de personnes pour chaque étape de construction ? Tout est passé au peigne fin. 

Maintenant, place à la construction

Étape 2 : le pré-équipement des sous-ensembles

C’est avec cette étape que le métro commence à prendre forme.

Traditionnellement, le constructeur fabriquait la caisse (soit le squelette métallique qui constituera, une fois équipé, le futur véhicule).

Pour les nouveaux métros, les différentes pièces, appelées sous-ensembles, qui constituent un véhicule (châssis, faces et toiture) sont pré-équipées avant d’être assemblées entre elles.

C'est le moment de la pose des vitres, des mécanismes des portes, de l’isolation, du plancher, du revêtement de sols, des premiers garnissages ou encore de l’ensemble du câblage du train et des premiers branchements des systèmes électroniques.

À savoir

Les premiers trains fabriqués (appelés trains de "présérie") servent aux essais de validation avant de lancer la production à grande échelle.

Étape 3 : l’assemblage

Maintenant que les quatre faces du futur véhicule ont été équipées, elles vont être assemblées entre elles : c’est ce qu'on appelle le rivetage.

Les quatre faces sont attachées les unes aux autres par de puissants boulons (des rivets) pour former la future voiture. 

Étape 4 : véhicule de tête ou simple voiture, c’est maintenant que ça se décide

À ce stade, toutes les caisses se ressemblent et sont ouvertes à l'avant et à l'arrière. Pour les finaliser et les transformer en voiture, on vient leur ajouter : 

  • Une cabine : elle devient alors un véhicule de tête avec un emplacement pour le conducteur (si le métro n'est pas automatique) ou une vitre pour permettre aux voyageurs d'observer le trajet (dans le cas où le métro est automatique). Elle sera située à une extrémité ou l’autre de la rame de métro. 

    ou
  • Un système d’intercirculation : c’est la pièce qui attache une voiture à une autre. Les voitures peuvent être ouvertes les unes sur les autres pour permettre aux voyageurs de circuler librement le long de la rame (on appelle ça un train "boa") ou fermées entre elles. 
Exemple d'un système d'intercirculation entre deux voitures sur le nouveau métro ferré le MF19

Étape 5 : un deuxième temps pour l’équipement et l'aménagement intérieur

Électronique, système de climatisation, de filtration de l’air, portes, écrans, sièges, barres... la voiture continue d’être équipée pour accueillir les voyageurs. 

Étape 6 : la mise à bogie (ce qui permet à votre métro de rouler) 

Le véhicule est prêt à rouler… ou presque. C’est l’heure de l'installation des bogies - appelée la "mise à bogie".

Que votre métro soit ferré ou pneumatique, il est équipé d'un bogie : un chariot situé sous la voiture et sur lequel sont fixées les roues grâce à des essieux.

Les bogies permettent au métro de rouler et d'épouser correctement la voie.  

Étape 7 : c’est parti pour la production

Une fois la toute première voiture construite, testée et réajustée aux besoins, c’est parti pour la production des autres voitures.

À savoir

La première voiture prend un certain temps à être construite pour laisser le temps aux équipes de la tester, de faire les derniers ajustements et de s’habituer aux nouvelles procédures de production. Mais une fois la mécanique huilée, la cadence de production accélère pour atteindre un rythme de production maximal !

Étape 8 : première rame, validation sur toute la ligne

Une rame, c’est ce que vous voyez arriver en station quand vous attendez votre métro : un ensemble de voitures assemblées entre elles.

Une fois la première rame terminée, elle pourra être testée sous toutes les coutures pour assurer la sécurité des voyageurs avant la mise en circulation commerciale.