Comment sont testés les nouveaux métros avant leur mise en service ?
À quoi servent les essais ?
Faire le choix d’équiper le réseau de transports de nouveaux métros, c’est une aventure de longue haleine qui commence par la conception du futur matériel roulant et se termine par une série d’essais essentiels pour s'assurer :
- De la compatibilité du matériel roulant avec les infrastructures du réseau,
- Du respect des réglementations en vigueur,
- De la sécurité et du confort des voyageurs.
Une par une, découvrez les six grandes étapes de tests avant la mise en circulation d'un nouveau métro en Île-de-France.
Étape 1 : les essais statiques, vérification du fonctionnement général de votre métro
Une fois les premiers prototypes de rames construits, l'heure des essais arrive. Et pour ouvrir le bal, c'est aux essais statiques de commencer.
Ces tests portent bien leur nom, car ils se déroulent sans aucune mise en mouvement du véhicule. D'abord réalisés sur chaque voiture, ils sont ensuite pratiqués sur la rame assemblée.
L'ensemble de ces essais permet de vérifier le fonctionnement général de la rame. Climatisation, connexion électrique, luminaire, équipements de freinage, signal sonore, tout est passé au peigne fin. Des tests d'étanchéité sont également réalisés afin d'éviter la moindre fuite en cas de pluie.
Un problème ? Les équipes réalisent les mises au point nécessaires avant de passer à la deuxième étape.
C'est quoi le rapport entre une "gueuse" et les essais d'un métro ?
Une gueuse, qu'est-ce que c'est ? Un objet lourd disposé à l'intérieur des rames de métro durant les essais pour simuler le poids réel de la rame en circulation, une fois équipée et chargée de ses voyageurs.
Étape 2 : sécurité, performances et confort, c’est parti pour les essais dynamiques
Les tests statiques terminés, c’est l’heure pour le constructeur de tester le nouveau véhicule en condition de marche. Dans le cas des métros construits pas Alstom, la rame est testée sur des voies dédiées sur les sites de Valenciennes-Petite Forêt ou Crespin, par exemple, puis sur circuit fermé, notamment au Centre d'Essais Ferroviaires (CEF), dans les Hauts-de-France.
Fonctionnement des batteries, écrans, accélération et freinage, électronique, encore une fois, tout est finement analysé et validé.
Étape 3 : les tests climatiques, pour un métro capable de rouler sous tous les temps
Pour s'assurer de son bon fonctionnement et du confort des voyageurs par tous les temps, le métro est testé dans des conditions climatiques extrêmes (de -20° à +45°).
Les rames peuvent être testées en France dans des simulateurs (appelées chambres climatiques) comme celui du Centre d’Essais Ferroviaires (CEF) de Petite-Forêt à Valenciennes : certains véhicules peuvent également être testés en Europe comme à Vienne, en Autriche.
Étape 4 : les essais de validation
C’est l’étape la plus longue. D’abord sur les voies du constructeur, puis de nuit sur les lignes du réseau francilien, les rames de métro vont être essayées en condition de circulation pour vérifier que toutes les exigences du cahier des charges sont bien respectées.
Le cahier des charges, qu'est-ce que c'est ? Le document qui répertorie toutes les conditions auxquelles doit répondre le futur train pour être commercialisé (performances énergétiques, équipements de confort et de sécurité, émission de bruit ou de particules, etc). L'exploitant se charge de rédiger ce document afin que le train réponde au mieux à son besoin et à ceux des voyageurs.
Le "jerk", ça vous parle ?
Le jerk, c'est le nom technique donné à l'à-coup ressenti lors du freinage d'un train. Il est testé au moment des essais afin d'être minimisé au maximum pour le confort des voyageurs.
Étape 5 : les tests d’intégration, une question de compatibilité
Un métro qui marche, c'est un métro connecté au centre de contrôle, aux capteurs, aux différentes balises, aux autres rames en circulation ainsi qu'à toutes les infrastructures qu’il rencontrera sur son chemin.
À cette étape, on vérifie la compatibilité du futur métro avec le réseau de transports collectifs.
Les essais d'intégration se déroulent en parallèle de la formation des conducteurs. C'est un peu comme une répétition générale avant de mettre en service le métro et d’accueillir les premiers voyageurs.
Étape 6 : Mise en circulation commerciale, tous à bord
Après de longs mois de tests, le nouveau métro peut enfin circuler sur les lignes et ouvrir ses portes en stations !