Un plan d'action évolutif pour améliorer la qualité de l'air
En 2022, Île-de-France Mobilités, autorité organisatrice des transports en Île-de-France, associée à ses opérateurs RATP et SNCF, s’est dotée d’un plan d’action visant à limiter les émissions de particules.
Un plan d'actions évolutif, qui s’enrichit au fur et à mesure des nouvelles connaissances, de l'évolution des normes et des innovations technologiques.
Les actions sont regroupées en 3 axes principaux :
- Améliorer la connaissance sur les particules et l’information du public
- Développer les outils existants et en tester de nouveaux
- Faire évoluer les trains du métro et du RER pour diminuer les sources d’émissions
1. Améliorer la connaissance sur les particules et informer les voyageurs
Pour améliorer efficacement la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines, il est essentiel de développer les connaissances sur les particules, dont les fines et ultrafines, et ce, en toute transparence.
Améliorer la connaissance sur les particules
Cela passe notamment, par une identification plus efficace des sources d’émissions, la compréhension des facteurs d’influence, mais aussi par l’étude des caractéristiques physico-chimiques des particules.
Des mesures permanentes
Aujourd’hui, huit sites sont équipés de stations de mesures permanentes en Île-de-France :
- Sevran-Beaudottes (RER B)
- Avenue Foch (RER C)
- Magenta (RER E)
- Auber (RER A)
- Châtelet (Métro 4)
- Franklin Roosevelt (Métro 1)
- Nation (RER A)
- et Châtelet-Les-Halles (RER A)
À la fin 2024, un site supplémentaire sera équipé d'une station de mesure permanente à La Défense sur le RER E.
Des mesures ponctuelles en station et dans les rames
Les résultats des mesures permanentes en station seront complétés par des mesures ponctuelles dans les stations et dans les rames avec des critères harmonisés (conformément au guide INERIS), afin d’obtenir une connaissance plus complète, et mise à jour régulièrement.
Installation de capteurs de surveillance
En parallèle, Île-de-France Mobilités a demandé à RATP de développer des capteurs de surveillance des particules ultrafines, ce qui permettra une meilleure connaissance les concernant.
Informer les voyageurs en toute transparence
Dans cette quête d’une amélioration de la qualité de l’air intérieur, l’information voyageur est clé. Et cela passe par une plus grande transparence des données collectées, avec davantage de données disponibles en Open Data.
Airparif, un expert partenaire d’Île-de-France Mobilités
Pour analyser avec rigueur l’évolution de la qualité de l’air dans les espaces ferroviaires souterrains, Île-de-France Mobilités a choisi de s’appuyer sur l’expertise d’Airparif dans le cadre d’un partenariat pluriannuel, d’une durée de trois ans.
Les objectifs ? Disposer d’une expertise scientifique, améliorer les méthodes de mesures, expertiser les solutions proposées par les opérateurs et recommander les actions les plus utiles et les plus efficaces.
Dès 2023, plusieurs chantiers visant à améliorer la qualité de l'air ont été lancés en collaboration avec Airparif et les opérateurs :
- Mesure des niveaux de particules en sortie d'exutoire de ventilation (en cours)
- Classification des niveaux de PM10 et PM2.5 dans les enceintes ferroviaires souterraines RATP et SNCF
Une cartographie de la qualité de l'air dans l'ensemble des stations souterraines disponible en Open Data
Après avoir publié en octobre 2023, une cartographie de la qualité de l'air et l'émission de particules PM10 de 44 stations souterraines de métro et RER, Île-de-France Mobilités publie en septembre 2024 grâce à un travail agile et innovant d'AirParif, une carte de la qualité de l'air de l'ensemble des stations souterraines du réseau francilien disponible en accès libre en Open Data (basée sur les recommandations de l'ANSES).
Le but ?
- Proposer une information claire, transparente et évolutive aux voyageurs
- Optimiser le plan d'action en priorisant les initiatives dans les stations présentant les niveaux les plus importants.
Comment lire la carte ?
La cartographie, qui se base sur les recommandations de l'ANSES en termes d'exposition des voyageurs aux particules, classe les stations de métro et de RER selon les concentrations en particules, pour chaque station sur chaque ligne, et selon trois couleurs :
- Rouge (pollution au-dessus du seuil de recommandations de l'ANSES)
- Jaune (pollution moyenne)
- Vert (pollution faible)
- Gris (stations aériennes pollution extérieure)
- Noir (pas de données)
Des premiers résultats encourageants
Sur les 412 gares et stations analysées :
- 123 sont vertes avec un faible taux de particules (30 %)
- 276 ont une pollution moyenne (67 %)
- 13 gares et stations sont en rouge dans la catégorie élevée (3 %).
- Sur la totalité des gares et stations souterraines, 14 gares n'ont pas pu être classées par manque d'informations, il s'agit de stations récemment inaugurées sur les lignes 11, 14 et le RER E
- 236 stations sont aériennes, et donc ouvertes, et n'ont pas été classées.
En septembre 2024, 3 % des gares et stations classées présentent un niveau de pollution élevé (soit 13 stations).
- Ligne 2 : Pigalle, Belleville et Père Lachaise
- Ligne 5 : Ourcq, Laumière, Jaurès et Oberkampf
- Ligne 9 : Oberkampf, Saint-Philippe-du-Roule, Iéna, Trocadéo, Michel-Ange-Auteuil et Michel-Ange Molitor
2 - Développer les outils existants et en tester de nouveaux
Pour diminuer la concentration des particules fines consiste, la première mesure à prendre consiste à faire circuler l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines.
Financer l'amélioration des systèmes de ventilation
Île-de-France Mobilités finance donc la RATP et la SNCF afin d’augmenter ou d’améliorer la capacité et le débit des systèmes de ventilation.
Renouvellement et modernisation des ventilateurs
- Huit ventilateurs ont été renouvelés depuis la publication de la première cartographie des stations et gares souterraines à Madeleine (Ligne 8), Philippe Auguste (Ligne 2), gare de l'Est (Ligne 5), Couronnes (ligne 2), Pelletier (Ligne 7), Madeleine (Ligne 12), Chemin vert (Ligne 8) et Raymond Queneau (Ligne 5)
- Cinq ventilateurs ont vu leur débit de confort renforcé (de plus de 30 % minimum) : à La Défense (RER A), Mirabeau (Ligne 10), Jaurès (Ligne 5), Voltaire (Ligne 9) et Pont de Levallois Becon (Ligne 3).
Des études ciblées conduites par la RATP
- Installation de nouveaux ventilateurs et augmentation du débit de confort dans les treize stations avec un niveau de pollution au-dessus des recommandations de l'ANSES
- Le test d’une nouvelle technologie qui permettrait d’augmenter le débit des ventilateurs (dispositif bio-clipsable)
L'exemple de la station Saint-Michel Notre Dame (RER C)
Île-de-France Mobilités souhaite qu’une logique d’opportunité se développe à l’occasion de la réalisation de travaux importants qui permettent d’améliorer la qualité de l’air par des solutions architecturales, comme ce fut le cas sur le réseau SNCF avec les travaux de la station Saint-Michel Notre Dame (RER C) qui ont permis d’ouvrir des baies vitrées sur les quais de Seine en avril 2023, pour améliorer la ventilation naturelle.
Encourager l’innovation vers des solutions durables
À la suite de l’appel à projet de la Région Île-de-France (2018-2021) plusieurs technologies ont été retenues pour leur efficacité potentielle.
Île-de-France Mobilités finance également la RATP et la SNCF qui ont sélectionné plusieurs sites pour expérimenter le traitement de l’air des quais avec différentes technologies : piégeage des particules, produit fixateur de particules, filtration mécanique, filtration à eau.
Nouvelle expérimentation à la station Belleville
Depuis 2024, une expérimentation est notamment en cours à la station Belleville avec un système de filtration électrostatique. Les premiers résultats de cette expérimentation, d'une durée d'un an, sont attendus pour début 2025.
Une nouvelle technologie de traitement de l'air sur le RER C
Deux stations du RER C (Porte de Clichy et Neuilly Porte Maillot) vont être dotées de deux technologies (une solution de filtration de l'air mécanique et une de filtration à eau) afin de les tester sur une année et de pouvoir en observer les résultats.
3. Faire évoluer les trains du métro et du RER pour diminuer les sources d’émissions
De nouveaux matériels roulants qui réduisent les sources d'émission
Les nouveaux métros mis en service (MF01, MP05, MP14 et MF19) permettent de réduire les émissions de particules liées au « freinage mécanique » qui est l’une des principales sources de particules dans les tunnels du métro.
Cette modernisation s’échelonne sur plusieurs années et d'ici à la toute fin du programme en 2034, Île-de-France Mobilités a demandé aux deux opérateurs d’expérimenter et développer de nouveaux matériaux pour les systèmes de freinage permettant de réduire les émissions de particules et qui pourraient être rapidement déployés, en particulier de nouvelles semelles et garnitures de freins moins émissives en termes de particules.
Des expérimentations sur le matériel roulant des lignes de métro 2,5 et 9
Des expérimentations sont en cours sur le MF01 (métro des lignes 2,5 et 9), en cas de résultats concluants, ces nouvelles semelles de freins pourront être déployées sur le matériel roulant desservant les treize stations en catégorie élevée sur la cartographie.
De nouvelles garnitures de freinage sur le RER A et le RER C
- Sur le RER A, une garniture de frein moins émissive est en cours de déploiement afin de limiter l'émission de particules due au freinage
- Sur le RER C, des garnitures et des semelles de frein sont en test pour une durée de 18 à 24 mois
Île-de-France Mobilités finance et pilote l'amélioration de la qualité de l'air dans les transports souterrains franciliens
Depuis 2020, les investissements d'Île-de-France Mobilités concernant l'amélioration de la qualité de l'air représentent près de 61 millions d'euros (hors renouvellement du matériel roulant).
Île-de-France Mobilités pilote et suit les plans d'actions des opérateurs. Plans d'actions, qui seront orientés et amandés si nécessaires, en fonction des résultats de la cartographie d'Airparif.